NOTES

 

Au temps de Voltaire, les abbesses de l'abbaye de Nivelles, qui portaient le titre de Princesse de Nivelles, sont Charlotte de Berlaymont puis la comtesse de Berlo de Frandouaire, enfin, à partir de 1776 Marie-Félicité-Philipine Vandernoot, trois dames fort obscures et peu galantes. Il n'existe pas d'abbaye de Montbazon. En revanche la duchesse de Montbazon, Marie de Bretagne Avaugour (1610-1657), se distingua par le nombre de ses amants, sa vie très dissolue et sa longue liaison avec le futur abbé de Rancé. Le rouge n'est associé à son nom que par la rougeole dont elle mourut et dont la crainte de la contagion fit qu'on l'enterra précipitamment. La bière étant trop courte pour sa haute taille, son cadavre fut décapité. Ce spectacle détermina la conversion de l'abbé de Rancé.

Nous n'avons pas trouvé cette charade. Il n'est pas exclu que Hugo en ait transformé une autre, qu'évoque la Correspondance littéraire, philosophique et critique... par le baron de Grimm et par Diderot (Paris, 1812) qui se trouvait dans la bibliothèque de Hauteville House: « Cela me rappelle une charade qu'une très-jolie femme de vingt ans adressa un jour aux Délices à M. Voltaire qui lui avait dit beaucoup de galanteries. La voici: ma première partie est ce que vous nous faites quand vous vous taisez; ma seconde est ce que vous nous faites faire quand vous parlez; mon tout est ce que toute l'Europe admire, et ce que je ne voudrais cependant pas être; le mot était Voltaire. Une femme ayant l'âge et le don de plaire ne devait pas être tentée en effet de prendre la place du vieillard le plus rassasié de gloire. » (t. I, p. 115) Mais il existe, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX°, quantité de charades du même modèle qui ne diffèrent que par la définition des deux mots qui composent le nom de Voltaire.